Les rayons du soleil vinrent me frapper au visage en passant par la fenêtre de ma chambre, indiquant qu'il était temps de me réveiller. Grognant légèrement, j'essayais instinctivement de me couvrir les yeux en me tortillant dans mon pieu. Hélas, je devais bien un jour m'avouer vaincu face à la puissance de l'astre lumineux. Frottant ainsi mes yeux, et faisant quelques étirements, il était temps pour moi de commencer ma journée. Après m'être habillé et pris de quoi composer mon petit-déjeuner, il était temps pour moi de rejoindre le QG de la science et mon bureau.

Une fois à l'intérieur, et après avoir salué mes équipiers de missions, j'ai eu la « joie » de voir qu'il y avait un dossier sur mon bureau, bureau qui est normalement vide, puisque je m'arrangeai toujours pour finir tout travail rapidement, ou alors, de déléguer à quelqu'un en utilisant mon charisme naturel. Soupirant un petit coup en me doutant bien de la personne qui était venue déposer ce dossier, je décidai de le prendre en main et de l'ouvrir. Ce dernier contenait un rapport sur le vol dans un entrepôt d'une entreprise de fabrication de moyens de transport de plusieurs prototypes. Il se serait passé hier soir, évidemment, pendant mon jour de repos, ce qui faisait que j'avais la charmante surprise d'apprendre que j'avais été collé dessus direct ce matin...

Un détail vint cependant frapper mon regard. En effet, j'allais devoir me rendre sur place, non pas seul, mais accompagné d'une patrouilleuse qui était la responsable de la zone actuellement. Fouillant un peu dans les feuilles, je pus ainsi voir le dossier de la fille. Le moins que l'on puisse dire était que son minois ne m'était pas passé inaperçu. Un simple sifflement sorti de ma bouche pour exprimer mon appréciation de la personne. Voilà qui allait un peu plus me motiver à venir sur l'enquête. Fermant ainsi le dossier, je me mis en route pour aller sur les lieux du crime.

Quelques minutes plus tard, me voilà devant la société de transport en question. Montrant mon insigne aux gardes de la sécurité, je fus conduit à l'endroit où se serait passé le crime. Une fois sur place, je pus me rendre compte que ma collègue de fortune y était déjà, lâchant un petit sourire satisfait. Faisant ainsi signe aux gardes de nous laisser, je m'approchai de la personne afin de faire les présentations.

« - Sayra Caladen ? Je lui laissai le temps de pouvoir me confirmer la chose, d’une quelconque manière, avant d’enchaîner. Officier Caelim, mais vous pouvez m’appeler Allen, dis-je de mon sourire le plus enjôleur. Je terminai donc en m'avançant pour pouvoir me mettre à son niveau, à côté d'elle. Qu’est-ce qu’on a ? »

La plupart des informations dont j’avais besoin se trouvaient dans le rapport, mais je voulais savoir s’il y avait non seulement des choses qui auraient été omis d’y être inscrites, mais aussi et surtout, je voulais tester les capacités de ma chère collègue en termes d’analyse.

J'arrivais aux abords des quartiers de la Science tôt le matin et déjà dans ma tenue de patrouille. L'air était frais et le soleil en train de se lever. Je pénétrais dans les murs et on me stoppa directement. C'était mon supérieur :

" Enquêtrice Caladen ! "

Je me stoppai alors puis me retournai pour lui faire face. J'avais reconnu entre mille cette voix dure et forte, digne d'un vétéran de la Science. J'étais presque au garde-à-vous.

" Supérieur, dis-je d'un ton presque militaire.
- Combien de fois je t'ai dis d'arrêter avec ça, appelle moi juste Orian."

Je lui souriais innocemment en retour. Il sortit de sa poche une note où étaient inscrites les différentes convocations et affectations de différents agents et soldats de la Science pour la journée. C'était sa méthode à lui, mon supérieur de brigade, de procéder, il notait tout sur un papier et nous interceptait ensuite. Ce qui lui évitait de zapper une affectation vu que sa mémoire lui jouait parfois des tours. Déjà deux ans que j'étais sous ses ordres.

" Oui donc. On t'a mise sur une affaire de vol aujourd'hui ! Attends que je relise... (Il se mit à lire haute voix) Vol commis hier soir dans l'entrepôt d'une entreprise de fabrication de moyens de transports. Soldats en charge de l'affaire : Sayra Caladen, Allen Caelim. Tiens c'est le bleu des cheveux qu'ils t'ont collé ! Tu connais la marche à suivre hein. Y'a déjà du monde sur place qui garde les lieux, tu t'y rends et tu fais ton job. "

" D'accord, j'y vais de ce pas Orian ! Bonne journée.
- Oui toi aussi jeune pousse. "

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Trois quart d'heures plus tard j'étais enfin sur place et saluai mes collègues déjà sur place dont la tâche était de surveiller les lieux mis sous scellé actuellement.

" Enquêtrice Caladen, salutations. Le collègue est-il déjà là ? "

Ils me saluèrent avant de me répondre tout deux négativement. Je haussai les épaules et pénétrai dans l'entrepôt. Celui-ci était légèrement sombre pour le moment alors je cherchai des yeux un levier pour lever les énormes rideaux de fer qui protégeaient les fenêtres mais obstruaient la lumière. Une fois trouvé je l'actionnai et des grincements métalliques résonnèrent dans l'espace. C'était assez désagréable. Maintenant l'endroit était éclairé. Je m'y baladais à pas lents. Plusieurs prototypes de modules de transports étaient disséminés ça et là. Sûrement des machines que l'on verrait dans nos vies quotidiennes plus tard. Le rapport que j'avais lu en route disait que sur les treize prototypes normalement présents ici, il en manquait deux.
En effet, parcourant les allées j'avais remarqué deux emplacements où les remorques métalliques destinées à tenir les engins étaient vides. Je me trouvais devant quand des pas m'interpellèrent et qu'un homme aux cheveux bleu arriva accompagné par les deux gardes. Il appelait mon nom.

" C'est bien moi. " souriais-je.

Il s'avançait en demandant ce qu'on avait. D'un geste de la tête je désignais ces deux remorques vides.

" Deux prototypes manquant sur les treize normalement présents. Il faut qu'on trouve le registre pour savoir à quoi ressemble ce qui a disparu. Et qu'on étudie le terrain pour en apprendre plus. Tu arrives au bon moment. " terminai-je ironiquement.

Ma première impression sur l’enquêtrice ? Mignonne… Je n’ai jamais dit que j’allais faire une réflexion sérieuse. C’était toujours plus agréable d’observer quelqu’un qui apparaît bien en photo en vrai, ça permettait de voir s’il n’y avait pas eu certaines retouches ou autre. Ce qui m’avait le plus surpris était cependant la couleur de cheveux atypiques de la personne. Pour ma part, je savais que les miens n’étaient pas ma couleur naturelle. Au final, je m’en fichais de savoir, mais c’était tout de même curieux de trouver quelqu’un avec une couleur marshmallow en guise de cheveux.

Reprenons notre intrigue. Comme dis plus tôt, je voulais savoir ce qu’elle pensait de toute cette affaire, en essayant déterminer ses capacités. Si on l’avait placé au poste d’enquêtrice, c’est qu’elle devait bien avoir un peu de jugeote dans sa tête après tout. Belle et intelligente, en voilà une combinaison bien dévastatrice, je parie qu’elle a eu l’occasion d’avoir pas mal de prétendants à ses pieds. M’enfin, on verrait tout cela plus tard. La mission avant tout, comme diraient certains de ma brigade qui auraient tendance à me reprocher mon manque de professionnalisme envers les collègues féminines.

La dénommée Sayra commença donc en m’annonçant que deux prototypes parmi les treize entreposés ici manquaient à l’appel. Jusque-là, rien de nouveau, j’avais envie de dire. Par contre, chose dont je n’avais pas été informé, et qui allait nous être utile, c’était qu’ils n’avaient pas touché aux dossiers recensant les prototypes. Ça nous permettrait de déterminer une potentielle raison pour le vol, un but dans lequel ces véhicules seraient utilisés. Me tournant vers l’enquêtrice, je répondis à sa remarque sur mon timing d’arrivée, aussi sarcastique fut-elle.

« - Je vois, je vois. Bon, on est deux, y a deux emplacements, j’ai pas besoin de te faire un dessin. On se retrouve dans une dizaine de minutes avant de se rejoindre pour voir les dossiers. »

C’est ainsi que nous partîmes chacun de notre côté, en train de fouiller les endroits où étaient stockés chacun des prototypes. De ce que je pouvais voir sur celui où j’étais arrivé, c’est qu’il était fait de sorte à pouvoir soulever un objet plutôt lourd. Enfin, du moins, comparé à la plupart des autres entreprises. C’était sans doute pour quelque chose comme un véhicule de transport de marchandises, une fourgonnette ou quelque chose du genre. Il me restait à inspecter au niveau du sol et des alentours. Il n’y avait même pas la trace d’une empreinte de pas où j’étais, les gars avaient bien faire en sorte de laisser le moins de traces possible. Je fouillais un peu les côtés, au niveau des engrenages qui servaient à surélever la plateforme, quand soudain : jackpot !

Je plongeais mon bras dans le peu d’espace qui me permettait, tendant au maximum quitte à sentir une bonne douleur, jusqu’à atteindre l’objet de ma convoitise. Une fois la cible en main, j’essayai de me redresser afin de me remettre assis. Qu’avais-je réussi à trouver ? Une petite pochette à allumettes, le genre qui n’est distribué que dans certains bars spécifiques. Elle indiquait deux choses. Premièrement, que le gars était fumeur (bon, ça, vous me direz, ça nous avance à rien). Deuxièmement, c’était qu’il y avait de grandes chances qu’il avait fréquenté le bar, dont la marque était indiquée sur la pochette, assez récemment. Pourquoi ? Et bien à moins que le gars ne fument que très peu de fois, il n’avait utilisé que deux allumettes sur les dix emplacements de la pochette. Ça nous donnait un premier point de départ.

Enfin, il était temps de retourner auprès de ma collègue. Rangeant la pochette dans ma poche, me relevant et faisant quelques étirements à cause de la douleur au bras, je refermais la trappe à engrenages et me dirigeai en direction de notre point de départ. La voyant arriver au même moment que moi, je commençais en lui expliquant ce que j’avais trouvé et les réflexions auxquelles j’étais arrivé. Rangeant mon indice, je lui lançai la balle.

« - Et toi, de ton côté, ça donne quoi ? »