Le Juste
Expérience : 203
| Sujet: Les justes réflexions [Intro solo] Ven 1 Mai - 1:04 | |
| Il semblait perdu dans ses pensées, observant doucement l'horizon, le doux soleil se levant et éclairant une nouvelle fois l'immense monument dédié à la Déesse. Le Juste était aux portes, adossé contre l'un des montant en observant chaque visiteur entrer puis sortir dans le plus grand respect du lieu. Il n'y avait aucun bruit, seulement Lysseria, la confidente du dirigeant judiciaire, qui remerciait chaque personne s'extirpant du lieu et montrant tour à tour leurs respects au personnage en armure qui tenait le rôle de protecteur de Juna. La demoiselle vint poser sa main calmement sur l'épaule pour faire revenir l'imérien sur terre. « À quoi tu penses Alister ? Ton rôle sans doute... » L'homme se retourna, fixant son interlocutrice en accompagnant son regard d'un sourire très sincère : « Je l'ai souhaité tu sais, puis on m'a choisi, c'est que mon rôle devait être celui-ci. Non je me demandais si la nouvelle paix, si fragile soit elle, pouvait durer... J'ai peur. Nous sommes le peuple de l'équilibre, de la Justice, c'est notre rôle que de le faire respecter à plus grande échelle. Les autres peuples sont tantôt sauvages tantôt imbus de leur personne, se reposant sur leurs acquis, la paix ne tient à rien. » Elle acquiesça doucement, simplement, sans rien ajouter. Elle se retira doucement en laissant dans ses pensées le colossal garant des lois d'Imerion. Elle savait mieux que quiconque ce que son ami traversait, elle le suivait partout et partageait absolument tous ses bonheurs, toutes ses craintes également et ce qu'il craignait en ce moment était du plus légitime. Mais pourtant, que pouvions nous faire ? Mener des croisades pour tenter d'annexer par la force les autres pays ? Cela ne ressemblait en rien à la politique Imérienne et ce ne serait donc pas la solution choisie. Alister restait là, les bras croisés, saluant chaque personnage défilant devant lui avec honneur et prières pour qu'ils restent dans les bonnes grâces de la déesse. Le monde connaissait toujours l'identité du Juste, il était donc l'une des silhouettes les plus connues parmi chaque être vivant de ce monde. Il pourrait sentir un poids divin très lourd sur ses épaules et pourtant il restait droit, humble, fixant seulement l'horizon comme destin. Les matinées au temple étaient les seuls moments de repos qu'il s'offrait, d'ailleurs dès l'après-midi même il recommencerait à juger sans discontinuer de plus en plus de jeunes criminels ayant failli à rester sous la lumière. C'était sa tâche, faire perdurer l'équilibre, le fragile équilibre d'un monde fébrile. Tendant délicatement son bras vers l'astre illuminant les cieux, il ouvrit la paume de sa main. Comme par magie il sembla attraper un peu des rayons de lumière chaude en une orbe gracieuse qu'il plaça contre son livre de prière à l'allure plutôt vieillot. Celui ci devint incroyablement beau, les reliures devinrent d'or et les pages semblaient danser en suivant les ordres psychiques de leur maitre. « Tu as toujours besoin de les lire, pas vrai ? » Le livre se ferma et le corps du gardien législatif se tourna vers son interlocutrice qui était à plusieurs mètres de lui. « Tu le sais très bien, ce livre est un don, il contient ma raison de vivre. » La jeune femme souriait en clignant doucement des yeux après la réplique de son ami. « Tu n'as jamais changé, depuis notre enfance, tu es toujours cet enfant rêveur, curieux et si attentionné. C'est beau que tu ais su rester le même. » Le livre revint à son état d'origine, Alister venait de rompre le lien. « Peut-être, mais les rêves ne font pas vivre le monde, je suis bien placé pour le savoir... Quand on doit juger des personnes pour des vols car ils ne peuvent pas manger, on a de quoi s'interroger, pourtant... Depuis que j'ai ce rôle, je n'y arrive plus, mes rêves s'évanouissent à mesure où ce monde change. Finalement je ne suis plus vraiment ce garçon que tu connaissais autrefois, le fait de me voir tout le temps change ta perception voilà tout. » Oui il avait changé, et pas qu'un peu. Il avait traversé de nombreuses épreuves : il avait dû juger son propre père et le pire dans tout ça c'est qu'il n'avait finalement même pas eu de remords. Plus que ça il avait souhaité le juger plus durement encore. C'était son épreuve, désormais il était l'un des imérien les plus puissants, un membre de l'élite, et pourtant il était jeune, si jeune... Lysseria était son amie d'enfance, son premier et seul amour. Il l'aimait encore d'ailleurs mais son rôle lui enlevait énormément de choses et les sentiments en faisait parti. La Lumière avait voulu de lui, il devait le lui rendre. C'est ce qu'il faisait et ce chaque jour de sa vie depuis. Le temple se vidait, Alister se tournait une nouvelle fois vers l'extérieur. Seule la lumière pouvait l'atteindre dans son royaume, sur ses terres. La découverte avait été des plus calmes pour Imerion, aucune invasion, rien. Cette contrée était l'endroit le plus sûr, notamment car la Déesse ne permettrait jamais qu'un autre peuple foule cette terre avec des intentions néfastes. Le Juste saisissait le médaillon de son peuple, fait dans le métal le plus précieux que possédait le royaume. Seules les élites le possédait, il en avait donc un. Il le regarda longuement, ce dernier comme pour communiquer avec lui s'illumina brièvement. L'homme replaça ce dernier contre son torse, sous son amure puis fixa l'horizon, reprenant sa réflexion, la même qu'il avait depuis quelques minutes maintenant. |
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